JOUR 29 : DISCERNEMENT PASTORAL
Depuis près d’un demi-siècle que le Renouveau charismatique a vu le jour dans l’Église catholique, il a connu une croissance spectaculaire en maturité et en sagesse. Des erreurs des premiers temps, liées à l’ignorance et à l’inexpérience, ont été corrigées. Cependant, comme dans toute vie chrétienne, un discernement est toujours nécessaire, ainsi que l’examen de conscience et la repentance, afin que les dons de Dieu ne se diluent pas dans l’erreur humaine et le péché.
1. Perdre la flamme
Chaque nouvelle oeuvre de l’Esprit doit faire face au défi de maintenir vivants la ferveur initiale et le zèle pour la sainteté suscités par le don de Dieu. Il existe un risque de dévier progressivement, qui peut parfois procéder de la tentation de trop contrôler l’oeuvre du Saint-Esprit. Au lieu de dépendre de l’Esprit et de ses dons, nous pouvons commencer à nous appuyer sur des projets humains ou des programmes, ou sur une façon particulière de procéder. Même les rassemblements charismatiques peuvent tomber dans le piège du machinal et de la routine. Avec le temps, nous pouvons négliger l’appel à écouter attentivement le Seigneur et à annoncer de façon prophétique sa Parole pour le bien de l’Église, ce qui peut conduire à une perte de clarté spirituelle. Nous pouvons devenir indifférents à la propagation de l’Évangile et au salut des autres. Jésus n’a eu de cesse de mettre ses disciples en garde contre la torpeur, la tiédeur, pour éviter que le sel ne perde sa saveur (Mc 13, 35-37 ; Mt 5, 13 ; Ap 3, 16). Afin d’éviter de succomber à ces dangers, le Renouveau charismatique doit constamment rallumer le feu de sa grâce fondatrice, la grâce de la Pentecôte, comme l’ont fait les premiers chrétiens (Ac 4, 24-31 ; 2 Tm 1, 6).
2. La recherche de sensationnel et les fausses attentes
Un bon discernement aidera à éviter la recherche du sensationnel ou à mettre exagérément l’accent sur les signes, les prodiges, les repos dans l’Esprit et autres manifestations visibles. S’il est bon d’attendre de Dieu qu’il agisse, il est mauvais d’exiger des signes spécifiques de son action (cf. Mt 12, 38-39). De la même manière, on peut en venir à mépriser la valeur des Sacrements comme premiers canaux de la grâce établis par le Christ.
L’effusion de l’Esprit Saint ne se substitue pas aux Sacrements, mais au contraire elle ravive la ferveur dans leur célébration. Une autre tentation consiste à mettre trop l’accent sur l’action démoniaque, ce qui peut susciter des peurs malsaines et déresponsabiliser les gens par rapport à leur péché. Il s’agit de porter son attention en premier lieu sur l’Esprit Saint lui-même en tant que premier donateur et don de Dieu, plutôt que sur ses dons. Il arrive également que certains s’approchent de l’effusion du Saint- Esprit en portant de fausses attentes, recherchant uniquement une consolation spirituelle ou bien la solution immédiate à des problèmes personnels, ou encore un raccourci sur le chemin de la sainteté. Dans ce cas, dès que surviennent sécheresse spirituelle ou difficultés, ils tombent rapidement. L’effusion du Saint-Esprit est une grâce de sainteté qui vise à conduire à la plénitude de la maturité chrétienne. Ce n’est pas une fuite des exigences de la vie de disciple : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix chaque jour et qu’il me suive. » (Lc 9, 23) L’effusion de l’Esprit Saint nous donne la force de répondre à cet appel avec une énergie divine. C’est une grâce qui doit sans cesse grandir au cours de la vie d’une personne à mesure qu’elle s’abandonne davantage à l’Esprit chaque jour.
3. Élitisme et orgueil spirituel
L’élitisme ou une piété repliée sur le groupe auquel on appartient sont des tentations courantes dans les groupes du Renouveau. Les membres des groupes de prière ou des communautés doivent éviter de se replier sur eux avec un sentiment d’autosatisfaction. Une chose est de se réjouir et de porter témoignage de l’oeuvre merveilleuse de Dieu dans notre vie ; une autre est de regarder les autres de haut comme s’ils étaient moins saints que nous. De même, nous devons nous garder d’être indifférents aux besoins de qui nous entourent, en particulier les besoins pastoraux de l’Église locale. Une tentation dangereuse d’orgueil spirituel consisterait à croire qu’étant donné que ses prophéties ou autres charismes viennent de Dieu, ils n’ont besoin d’être soumis ni à aucun discernement ni à aucune vérification. L’Écriture le dit clairement : tout charisme doit faire l’objet d’un discernement (1 Co 14, 21 ; 1 Th 5, 21 ; 1 Jn 4, 1). Personne n’est propriétaire du charisme qu’il a reçu. « Aucun charisme ne dispense de la référence et de la soumission aux Pasteurs de l’Église. »
4. Les divisions
Enfin, ceux qui ont reçu l’effusion du Saint-Esprit, et en particulier les responsables, doivent être vigilants à ne pas tomber dans ce qui a souvent causé beaucoup de tort au Renouveau et à l’Église : les divisions. Même au premier siècle, saint Paul a dû admonester les chrétiens de Corinthe à cause de leur esprit partisan, de leurs « jalousies et disputes » qui démontraient qu’ils étaient encore « charnels » (1 Co 1, 10 ; 3, 1-3). Dans le Renouveau charismatique, des divergences d’opinion sincères entre des responsables ont parfois dégénéré en amers différends qui ont amené à l’éclatement de groupes de prière ou de communautés. La principale tactique de Satan pour contrecarrer l’oeuvre de Dieu est de semer la désunion. Pourtant, la veille de sa Passion, Jésus priait ainsi : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. » (Jn 17, 21) Le lien de l’unité sera plus fort que la force de division dans la mesure où chacun s’abandonnera à l’action purificatrice de l’Esprit Saint qui suscitera des fruits d’humilité, de longanimité et de charité. L’appel de Paul demeure vrai aujourd’hui.
« Ainsi, je vous en conjure par tout ce qu’il peut y avoir d’appel pressant dans le Christ, de persuasion dans l’amour, de communion dans l’Esprit, de tendresse compatissante, mettez le comble à ma joie par l’accord de vos sentiments : ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment. » (Ph 2, 1-2)

L’effusion du Saint-Esprit est une grâce de sainteté qui vise à conduire à la plénitude de la maturité chrétienne.
L’effusion de l’Esprit Saint ne se substitue pas aux Sacrements, mais au contraire elle ravive la ferveur dans leur célébration.
Le lien de l’unité sera plus fort que la force de division dans la mesure où chacun s’abandonnera à l’action purificatrice de l’Esprit Saint qui suscitera des fruits d’humilité, de longanimité et de charité. L’appel de Paul demeure vrai aujourd’hui.
S’il est bon d’attendre de Dieu qu’il agisse, il est mauvais d’exiger des signes spécifiques de son action
La principale tactique de Satan pour contrecarrer l’oeuvre de Dieu est de semer la désunion.
Avec le temps, nous pouvons négliger l’appel à écouter attentivement le Seigneur et à annoncer de façon prophétique sa Parole pour le bien de l’Église, ce qui peut conduire à une perte de clarté spirituelle. Nous pouvons devenir indifférents à la propagation de l’Évangile et au salut des autres.
Avec le temps, nous pouvons négliger l’appel à écouter attentivement le Seigneur et à annoncer de façon prophétique sa Parole pour le bien de l’Église, ce qui peut conduire à une perte de clarté spirituelle.
Afin d’éviter de succomber à ces dangers, le Renouveau charismatique doit constamment rallumer le feu de sa grâce fondatrice, la grâce de la Pentecôte, comme l’ont fait les premiers chrétiens (Ac 4, 24-31 ; 2 Tm 1, 6).
L’élitisme ou une piété repliée sur le groupe auquel on appartient sont des tentations courantes dans les groupes du Renouveau. Les membres des groupes de prière ou des communautés doivent éviter de se replier sur eux avec un sentiment d’autosatisfaction. Une chose est de se réjouir et de porter témoignage de l’oeuvre merveilleuse de Dieu dans notre vie ; une autre est de regarder les autres de haut comme s’ils étaient moins saints que nous. De même, nous devons nous garder d’être indifférents aux besoins de qui nous entourent, en particulier les besoins pastoraux de l’Église locale. Une tentation dangereuse d’orgueil spirituel consisterait à croire qu’étant donné que ses prophéties ou autres charismes viennent de Dieu, ils n’ont besoin d’être soumis ni à aucun discernement ni à aucune vérification. L’Écriture le dit clairement : tout charisme doit faire l’objet d’un discernement (1 Co 14, 21 ; 1 Th 5, 21 ; 1 Jn 4, 1). Personne n’est propriétaire du charisme qu’il a reçu. « Aucun charisme ne dispense de la référence et de la soumission aux Pasteurs de l’Église. »
L’Écriture le dit clairement : tout charisme doit faire l’objet d’un discernement (1 Co 14, 21 ; 1 Th 5, 21 ; 1 Jn 4, 1). Personne n’est propriétaire du charisme qu’il a reçu. « Aucun charisme ne dispense de la référence et de la soumission aux Pasteurs de l’Église. »
Les membres des groupes de prière ou des communautés doivent éviter de se replier sur eux avec un sentiment d’autosatisfaction