JOUR 16 : LA JUBILATION ET LE DON DES LANGUES
Après le IIe siècle, on écrivit peu sur le sujet du don des langues. Cela ne signifie toutefois pas nécessairement que ce don ait disparu de l’Église. De forts indices laissent à penser que le phénomène biblique des langues a continué, bien qu’il ait été désigné sous une autre terminologie et que, peut être, il se soit manifesté d’une manière différente. De nombreux Pères parlent de « jubilation », une forme de prière à haute voix et de chants sans paroles, qui semble avoir quelques affinités avec le chant en langues tel qu’il est vécu aujourd’hui. Voici comment saint Augustin le décrit : Celui qui jubile ne prononce pas de paroles, mais émet un certain son exprimant une joie sans
mots : c’est en effet la voix de l’âme qui déborde de joie et qui exprime, autant qu’il lui est possible, ce qu’elle ressent, sans réfléchir à la signification de ce qu’elle dit. Lorsqu’un homme est dans l’exultation, il utilise des mots qui ne peuvent être ni parlés ni compris : il laisse simplement sa joie éclater sans mots. Sa voix exprime alors un bonheur si intense qu’il ne peut pas l’expliquer.
Saint Augustin invite fortement sa communauté à jubiler : « Réjouissez-vous et parlez. Si vous ne pouvez exprimer votre joie, jubilez : la jubilation exprime votre joie si vous ne pouvez pas parler. Ne laissez pas votre joie rester silencieuse. » Saint Grégoire le Grand développe :
Nous parlons de jubilus lorsque nous concevons dans nos cœurs une joie telle que nous ne pouvons l’exprimer par la force des mots ; pourtant, le triomphe du cœur dit par la voix ce qu’il n’arrive pas à formuler en mots. On peut alors dire avec justesse que la bouche est emplie de rires et les lèvres de jubilation, puisque dans l’éternité, lorsque l’esprit des justes est transporté, la langue s’élève en un chant de louange.
Cette joie qui déborde en une louange sans paroles est peut-être ce que Paul appelle « prier avec l’Esprit » et « dire un hymne avec l’Esprit » (1 Co 14, 15), « des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés » (Col 3, 16 ; Ep 5, 19). Les célébrations dans l’Église primitive étaient souvent très expressives ; les fidèles proclamaient spontanément à haute voix des paroles de louange et d’action de grâce. Les soupirs, les larmes, les chants spontanés et les applaudissements étaient monnaie courante.
Pendant des siècles, la jubilation faite de mélodies improvisées faisait ordinairement partie de la liturgie, constituant les fondations de la musique sacrée médiévale. Il découle donc clairement des exemples donnés ici que l’expérience de l’effusion de l’Esprit dans le Renouveau charismatique catholique est profondément enracinée dans la tradition de l’Église, même si certains aspects de sa forme et de son expression sont propres à notre époque. Faire état de l’activité charismatique de l’Esprit dans l’Église depuis la fin de l’ère patristique jusqu’à nos jours dépasserait le cadre de cet ouvrage. Cela vaut cependant la peine de souligner que toute la gamme des charismes vécus dans le Renouveau se sont manifestés à différentes époques et en différents lieux, en particulier dans la vie de saints tels que saint Bernard, saint François d’Assise, sainte Gertrude, sainte Catherine de Sienne, saint Vincent Ferrier, saint Ignace de Loyola, saint François-Xavier, sainte Thérèse d’Avila, saint Jean-Marie Vianney, saint Jean Bosco, saint Pio de Pietrelcina, saint André Bessette et bien d’autres.
En de nombreux aspects, l’expérience contemporaine de l’effusion de l’Esprit Saint est également présente dans la tradition mystique et spirituelle de l’Église, en particulier en Orient. Saint Syméon le Nouveau Théologien (942-1022), moine byzantin, a beaucoup écrit sur le « baptême dans l’Esprit Saint » comme étant une union mystique profonde avec Dieu accompagnée du don des larmes, de la contrition des péchés et de visions d’un Dieu de lumière. Le saint russe Séraphim de Sarov a prononcé cette phrase célèbre : « Le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition de l’Esprit Saint. » Les témoignages de charismes abondent également dans les Églises orientales et dans l’Église orthodoxe, comme l’attestent les vies de saint Takla Haymanot en Éthiopie ou saint Nicétas de Novgorod en Russie.

Le saint russe Séraphim de Sarov a prononcé cette phrase célèbre : « Le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition de l’Esprit Saint. »
Saint Augustin invite fortement sa communauté à jubiler : « Réjouissez-vous et parlez. Si vous ne pouvez exprimer votre joie, jubilez : la jubilation exprime votre joie si vous ne pouvez pas parler. Ne laissez pas votre joie rester silencieuse. »
Saint Syméon le Nouveau Théologien (942-1022), moine byzantin, a beaucoup écrit sur le « baptême dans l’Esprit Saint » comme étant une union mystique profonde avec Dieu accompagnée du don des larmes, de la contrition des péchés et de visions d’un Dieu de lumière.
Lorsqu’un homme est dans l’exultation, il utilise des mots qui ne peuvent être ni parlés ni compris : il laisse simplement sa joie éclater sans mots. Sa voix exprime alors un bonheur si intense qu’il ne peut pas l’expliquer.
Il découle donc clairement des exemples donnés ici que l’expérience de l’effusion de l’Esprit dans le Renouveau charismatique catholique est profondément enracinée dans la tradition de l’Église, même si certains aspects de sa forme et de son expression sont propres à notre époque.
Le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition de l’Esprit Saint. »
Saint Syméon le Nouveau Théologien (942-1022), moine byzantin, a beaucoup écrit sur le « baptême dans l’Esprit Saint » comme étant une union mystique profonde avec Dieu accompagnée du don des larmes, de la contrition des péchés et de visions d’un Dieu de lumière.
« Le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition de l’Esprit Saint. »
Saint Augustin invite fortement sa communauté à jubiler : « Réjouissez-vous et parlez. Si vous ne pouvez exprimer votre joie, jubilez : la jubilation exprime votre joie si vous ne pouvez pas parler. Ne laissez pas votre joie rester silencieuse. » Saint Grégoire le Grand développe :
Pendant des siècles, la jubilation faite de mélodies improvisées faisait ordinairement partie de la liturgie, constituant les fondations de la musique sacrée médiévale. Il découle donc clairement des exemples donnés ici que l’expérience de l’effusion de l’Esprit dans le Renouveau charismatique catholique est profondément enracinée dans la tradition de l’Église, même si certains aspects de sa forme et de son expression sont propres à notre époque.